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Il s’est concentré sur l’expérience utilisateur et il a
séduit un nombre croissant de collectionneurs avec le
riche contenu horloger de ses montres, qu’il s’agisse de
mouvements astucieux (dont un chronographe automa-
tique en première mondiale) ou de designs comme celui
du modèle Régulateur qui reprenait l’affichage séparé des
heures, minutes et secondes des horloges de référence
dans les observatoires. Dans le chronographe automa-
tique Opus de 1995, le squelette était particulièrement
sobre, sans excès de gravures et de décors, même s’il était
plutôt chargé en raison de la complexité du mouvement,
des métaux de différentes couleurs et de la finition œil-
de-perdrix sur ce qui restait des platines et des ponts.
Malgré tout, la montre affichait un caractère technique
qui allait servir de modèle pour les futurs designers.
Autre création intéressante, sortie un an avant l’Opus,
la Heart Beat de Frédérique Constant, marque genevoise
aujourd’hui membre du groupe Citizen, était une montre
de style Breguet très simple qui se distinguait par un
cadran ouvert sur le balancier. Techniquement, ce n’était
pas grand-chose, mais l’idée a constitué un argument
de vente majeur pour la jeune marque qui exploitait le
désir de voir la montre « en action », un phénomène dont
les horlogers allait finalement prendre conscience – à
ce moment-là, les fonds de boîtier transparents étaient
encore rares et dédaignés par des marques comme Patek
Philippe, au motif (légitime) que trop de lumière pouvait
détériorer les huiles délicates du mouvement.
Au tournant du nouveau millénaire, les montres sque-
lettes ont été propulsées sous les feux de la rampe grâce
à trois phénomènes, dont une bombe. Tout d’abord, la
popularité croissante des tourbillons : Audemars Piguet
et Blancpain ont produit des montres à tourbillon visible
à travers le cadran dans les années 1980 et l’idée a com-
mencé à se répandre au cours de la décennie suivante,
via des maisons comme Breguet, Girard-Perregaux et
Vacheron Constantin. Il est devenu normal d’aperce-
voir un élément de la montre complexe dans laquelle
on vient d’investir, sauf chez Patek Philippe qui, magis-
tralement, continue à dissimuler ses tourbillons sous
des cadrans pleins.
Ensuite, l’émergence, à la fin des années 1990, d’une
nouvelle génération d’horlogers indépendants, sur les
traces de Franck Muller et de Daniel Roth : libérés des
contraintes des grandes maisons, des fabricants comme
Vianney Halter, Christophe Claret, Urwerk et Greubel
Forsey ont commencé à redéfinir la nature des montres.
Quant à la bombe, c’est Richard Mille.
À ses débuts à Baselworld 2001, Richard Mille a révo-
lutionné la haute horlogerie avec la RM 001 Tourbillon.
Inspirée par la construction des Formule 1, elle a inté-
gré de nouveaux matériaux, notamment via une platine
en titane et fibre de carbone, et inauguré un concept
dans lequel le mouvement n’est pas simplement visible,
mais vraiment spectaculaire. Chaque élément avait une
histoire à raconter et, grâce à la construction réduite à
l’essentiel, empruntée à la Formule 1, la présentation
n’était pas confuse comme elle pouvait l’être dans les
montres squelettes précédentes. Soudain, le mouvement
est devenu un moyen d’expression pour quiconque vou-
lait s’asseoir à la table de la Haute Horlogerie.
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1. AUDEMARS PIGUET Code 11.59 by Audemars Piguet Grande
Sonnerie Carillon Supersonnerie. Une montre à cadran saphir
qui met en valeur le calibre automatique 2956 et ses remarquables
finitions, harmonisées à la couleur du boîtier. Ce modèle en sand
gold et céramique noire (carrure), de 41 mm de diamètre, est l’un
des modèles anniversaire de la marque : il porte le logo 150 YEARS
au verso.
2. BREGUET Tradition Chronographe Indépendant 7077. Dans
la collection Tradition, qui offre une vue plongeante sur les mou-
vements, c’est au tour du chronographe d’afficher le bleu Breguet.
Il fait ressortir le rehaut, le cadran guilloché clous de Paris et les
arcs du compteur 20 minutes et de la réserve de marche dans un
boîtier en or blanc de 44 mm de diamètre.
3. PATEK PHILIPPE 6159G-001. Interprétation moderne du quan-
tième perpétuel rétrograde, ce modèle en or gris se caractérise
par un cadran en verre saphir métallisé gris avec dégradé noir
qui laisse deviner le mouvement. Le boîtier de 39,5 mm de dia-
mètre est orné des fameux clous de Paris maison sur la lunette
et au verso, autour du verre saphir.
4. TAG HEUER Monaco Split-Seconds Chronograph. Cette
Monaco de 41 x 41 mm intègre un mouvement chronographe à
rattrapante, le calibre automatique TH81-00, qu’elle dévoile lar-
gement grâce à un cadran en verre saphir et à un boîtier futu-
riste : lunette et fond saphir de part et d’autre d’une carrure en
TH-Titanium texturé, un matériau innovant développé en interne.
5. ULYSSE NARDIN Diver [AIR]. Une montre squelette conçue
pour les extrêmes : c’est la montre de plongée mécanique la plus
légère au monde. Avec un mouvement automatique ajouré essen-
tiellement en titane, un boîtier de 44 mm de diamètre en titane
et fibres de carbone (étanche à 200 mètres) et un bracelet élas-
tique, elle pèse moins de 52 grammes.
6. PIAGET Altiplano Skeleton High Jewellery Métiers d’Art.
Un mouvement squeletté serti de diamants et de saphirs (le 9P)
associé à un décor en émail Grand Feu cloisonné dans un boîtier
de 40 mm de diamètre. Une création d’exception, limitée à 8 exem-
plaires, qui porte la double signature des Ateliers de l’Extraordi-
naire de la Maison Piaget et de l’artiste émailleuse Anita Porchet.
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